Issue d’une famille de sculpteurs traditionnels qui sculptaient des totems et des figurines utilisés pour le culte traditionnel, Tonia NNeji  aborde des questions sociétales, notamment les problèmes de santé qui ont un impact négatif sur les femmes et les enfants.

Diplômée d’une licence (HONS) en Arts visuels à l’Université de LElle est représentée par la Rele Gallery, Lagos, Nigéria.i et Paris.

Transcendant sa fonction utilitaire, le textile devient pour Nneji, support artistique porteur d’émotions intimes et témoignage de l’oppression, résultant des tabous imposés aux femmes. À travers ses œuvres, le textile se mue en un langage visuel qui participe à la libération de la parole, tout en évoquant à la fois la mémoire collective et celle d’une douloureuse histoire familiale.

Nneji conjure le sacrifice des précieux tissus vintages appartenant à sa mère, vendus pour couvrir ses frais de santé, en restituant dans ses toiles les images pieuses, issus du prosélytisme religieux du temps de la colonisation – un défi en matière de représentation – soulignant ainsi le poids économique de la santé au Nigéria. Le rôle historique, culturel et économique ancrés dans la réalité tactile du textile, témoignages de résistance et d’oppression, amorce peu à peu pour l’artiste, une résilience et une certaine sérénité, qu’elle aspire à partager en soutien et solidarité avec les femmes de son univers familial, amical, ainsi que celui de son entourage culturel.