« L’ESSENTIEL POUR MOI EST D’EXPRIMER LA LUMIÈRE ET L’ESPACE » DANS SON CORPUS ABSTRAIT, LA LUMIÈRE SEMBLE NAÎTRE DES PROFONDEURS DE LA TOILE SUR LAQUELLE ÉVOLUENT DES FORMES VAPOREUSES, COMME EN SUSPENSION.
Véra Pagava, (1907 Tiflis, (Tbilissi, Géorgie) – Paris 1988). Véra Pagava se forme auprès de Roger Bissière durant les années 30 à l’académie Ranson. Elle développe d’abord un langage post-cubiste, articulant ses sujets dans une atmosphère onirique. Cette dimension métaphysique la conduit en 1960 à abandonner la figuration pour un monde de formes abstraites, crées par la couleur et la lumière : triangles, cercles, parallélépipèdes des masses éthérées semblent alors en apesanteur dans l’espace de ses toiles et invitent au recueillement et à la spiritualité©.
Hanna Alkema citée pour Aware à l’occasion de l’édition Art Paris 2019
LA PRÉSENTATION DE LA GALERIE POUR ART PARIS FAISAIT DIALOGUER LES OEUVRES DE VÉRA PAGAVA AVEC LES SCULPTURES ET DESSINS DE MARTA PAN. « UN MÊME GOÙT POUR L’ÉPURE, LES FORMES OVOÏDES ET CIRCULAIRES NOUS ENTRAÎNENT DANS L’INTIMITÉ DE LA MATIÈRE. LEURS RECHERCHES FORMELLES SONT, POUR CITER BACHELARD, AU SERVICE D’UNE POÉTIQUE DE L’ESPACE. VÉRA PAGAVA, PEINTRE DE L’AIR, MARTA PAN SCULPTEUR DE L’EAU MAIS AUSSI DE L’AIR QUI ENTRE ET CIRCULE DANS SES FORMES ÉVIDÉES. UN ESPACE COMMUN AUX DEUX ARTISTES, VIBRANT, DE MÉDITATION, DE CIRCULATION ET D’ÉQUILIBRE.
Françoise Py & Jean-Clarence Lambert cités pour Art Paris
Les recherches picturales de Vara Pagava ont pour origine ses souvenirs d’enfance en Géorgie : un jardin merveilleux devant un horizon de montagnes dénudées. Ce contact intime avec la nature alimentera la perception des paysages de l’artiste, dissolus dans l’espace du tableau et creusés par la lumière. Faisant suite à ses oeuvres cubisantes sur le thème de la ville et le campanile, les années 60 seront une lente évolution du visible à l’abstraction, qui témoignent d’une perception onirique du monde qui l’entoure. Les dernières réalisations des années 70/80, sont d’une exceptionnelle maitrise picturale. A partir de triangles, cercles, parallalépipèdes qui semblent en apesanteur, masses retenues dans des équilibres fragiles, nait un dialogue entre les zones d’ombre et de clarté.
Tiflis, Géorgie, 1907 – Ivry-sur-Seine, France, 1988
1923 – S’inscrit à L’école des Arts Décoratifs et à l’école Art et Publicité 1929 – Fréquente l’atelier André Lhôte
1932-38 – Intègre l’Académie Ranson, au sein de l’atelier de Roger Bissière 1939 – Obtient un diplôme d’infirmière pour soigner les blessés de guerre
2022
Fontevraud-L’Abbaye, 12 – 30 août 2022
La Rivière au fil de l’art, Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot,
Group show, 8 juillet – 27 novembre 2022
Solo Woman Artist Project, Vera Pagava, Arco / Galerie Poggi (Paris), Madrid, 23 – 27 février 2022
From Fauvism to Surrealism. Masterpieces from the Musée d’Art Moderne de Paris. Curators: Fabrice Hergott in collaboration with Hélène Leroy, curator of the Musée d’Art Moderne de Paris, Geaninne Gutiérrez-Guimarães, curator of the Guggenheim Museum in Bilbao. Musée Guggenheim Bilbao, Espagne, 11 février – 22 mai 2022.
2021 – 2022
Guggenheim Bilbao, Du fauvisme au surréalisme, chefs d’oeuvre des Curateurs du Musée d’Art Moderne de Paris, Fabrice Hergott, Hélène Leroy et Geaninne Gutiérrez-Guimaraes, group show., 22 octobre 2021 – 27 février 2022
2021
Montparnasse, artistes femmes, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou, 12.07.2021 — 03.10.2021
Art Paris, Véra Pagava, Tonia Nneji,Soly Cissé, Wole Lagunju, Galerie Marion Chauvy, 9 – 12 septembre 2021
Elles ont fait l’abstraction, Centre Pompidou, 5 mai – 23 août 2021 et Guggenheim Bilbao, 22 octobre 2021 – 27 février 2022
2019 – 2020
Contemporary Istanbul (International Art Fair) / E. A. Shared Space (12/09 15/09) : A for Archaic, Abstract and Archetypal. Sophio Medoidze, Nino Sekhniashvili, Vera Pagava.
Frieze New York / Kornfeld Gallery (Berlin) : Vera Pagava – Section Spotlight, commissariat : Laura Hoptman
Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne, MAMC, (20/11/2019 – 3/01/2021) : Maurice Allemand ou comment l’art moderne vint à Saint-Etienne (1947 – 1966). Commissariat : Cécile Bargues
Musée Soulages, Rodez (14/12/2019 – 10/05/2020), Femmes années 50. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture. Benoit Decron et Daniel Ségala
Musée des Beauxarts, Brest (27/06 05/01/2020) : La vraie vie est ailleurs ! Artistes femmes autour de Marta Pan : Simone Boisecq, Charlotte Calmis, Juana Muller, Vera Pagava, Judit Reigl. Commissaire : Marie-Jo Bonnet
Musée des Beaux-arts, Rennes (28/06 – 29/09) : Créatrices, l’émancipation par l’art. Commissaire : Marie-Jo Bonnet
Galerie Jeanne Bucher Jaeger (23/05 – 20/07) : Compagnons de route
Chardin Gallery, Tbilissi, Géorgie (17/05 – 19/05) : Tbilisi Art Fair (TAF) Seconde édition
Galerie Chauvy, Paris (8-27 avril) : Marta Pan / Vera Pagava
Art Paris / Galerie Chauvy, Grand Palais, Paris (4-7 avril), Vera Pagava, Marta Pan et Soly Cissé
2017 – 2018
Muséum National d’Histoire Naturelle, Grande Galerie de l’Évolution, Paris : Météorites, entre ciel et terre
FIAC / Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris : Le féminin demeure
Art Paris / Galerie Chauvy, Grand Palais
2016
Vera Pagava, Corps célestes, Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Galerie Le Minotaure et Galerie Alain Le Gaillard, Paris, France, Commissariat : Mattieu Poirier
Maison des Arts, Antony : Autour de Juana Muller, sculptrices et peintres à Paris, 1940-1960
Palais Présidentiel de Géorgie, Tbilissi (Géorgie) : As a matal yarn
Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris : Question de peinture : des années 40 à nos jours
2015
Galerie Chauvy, Paris Prisme, Couleur, Lumière : Paul Jenkins, Marcel Barbeau, Vera Pagava,
Galerie Gimpel & Muller, Paris : Denise Lioté et Véra Pagava
Salon Paris Beaux-arts, Galerie Chauvy, Paris
Liberté, peinture et paysage, Musée Valcreuse, Eguzon et la Galerie Chauvy, Paris
2014
Musée de Gajac, Villeneuve sur Lot, Galerie Jeanne Bucher : Parcours et mémoire d’une passion de l’art
Galerie Chauvy, Paris, Regards croisés, goup show
2013
Musée des Beaux Arts de Saint-Lô, Saint-Lô, De l’impressionnisme à l’abstraction,
Galerie Artemper, Paris,Venues d’ailleurs, 1945-1970
Théâtre National de la colline, Paris : Premier mouvement, John Frum, Romain Bernini, Collection FRAC
2012
Vera Pagava, Tbilissi, Musée National de Géorgie, National Gallery Dimitri Chevardnadze, Tbilissi, Géorgie,
Bibliothèque jeunesse crimée (FRAC), Paris, Exposition à la bibliothèque jeunesse crimée
2011-2012
Vera Pagava et Nicolas Wacker, dessins et modèles, Galerie Chauvy, Paris,
2011
Peintres ukrainien et géorgien de l’Ecole de Paris, Vera Pagava et Nicolas Wacker
Opéra de Dijon, Dijon,Abstraction : 7 oeuvres de la collection d’art contemporain, Dijon
Palais du Roi de Rome, Rambouillet,L’Académie Ranson, 1930-1940
Galerie Chauvy, Paris, De l’Académie Ranson au Salon de Mai, 1930 – 1960
Espace culturel Les Dominicaines, Pont L’Evêque : L’Art selon elles, Un regard sur les femmes artistes de 1850 à nos jours.
2009
La Géorgie au château de Saint-Auvent, Château de Saint-Auvent, XIIIème Rencontres d’art contemporain.
2008
Paris Montparnasse, Tbilissi. Hélène Akhvlédiani et Véra Pagava leurs années parisiennes, Musée du Montparnasse, Paris
2005 – Galerie Bernard Bouche, Paris, France : Vera Pagava, 1907-1988
2001 – Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Dié-des-Vosges, France : Vera Pagava
1996 – Vera Pagava chez Vieira da Silva et Arpad Szenes, Hyèvre-le-Chatel, France 1988 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures et aquarelles
1987 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures et dessins
1987 – Musée de Pontoise, Pontoise, France : Vera Pagava née en 1907, peintures., Commissariat : Eda Maillet
1986 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, Guerre et Paix
1986 – Galerie Gummersons, Stockholm, Suède : Vera Pagava
1984 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures, aquarelles et dessins
1982 – 1983 – Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée Départemental de l’Oise, Beauvais, Musée Saint-Denis, Reims, Musée des Beaux- Arts de Troyes, Salon de Montrouge, France : Vera Pagava, parcours d’un peintre, 32 – 82
1983 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava
1982 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava
1981 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, paysages et natures mortes 1980 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures récentes
1978 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, aquarelles
1976 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures
1972 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava peintures, Exposition inaugurale
1972 – Galerie Scribe, Montauban, France : Vera Pagava, dessins, peintures
1970 – Galerie Jacob, Paris, France : Vera Pagava, dessins
1968 – Château de Ratilly, Yonne, France : Vera Pagava
1966 – 33e Biennale de Venise, Pavillon français, Venise, Italie. Une salle est consacrée aux aquarelles de Vera Pagava. Commissariat : Jacques Lassaigne 1965 – Chez Pierre et Kathleen Granville, Paris, France : Sous les toits de Paris
1963 – Chez Pierre et Kathleen Granville, Paris, France : Sous les toits de Paris, Exposition d’aquarelles de Vera Pagava
1960 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Vera Pagava
1959 – Galerie Meltzer, New-York, Etats-Unis : Paintings Vera Pagava
1958 – Exposition Universelle de Bruxelles, Pavillon du Saint-Siège, Belgique 1957 – Libraire du Grand Chêne, Lausanne, Suisse : Petits formats
1955 – Galerie Parnass, Wuppertal, Germany : Vera Pagava
1954 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Les oeuvres récentes de Vera Pagava
1953 – Galerie La Licorne, Bruxelles, Belgique : Vera Pagava, peintures, dessins
1951 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Les peintures de Vera Pagava
1936 Ville de Paris, École de la rue de l’Ave-Maria, peinture murale.
1937 Ville de Paris, École de la rue de Ménilmontant, peinture murale.
1950 Poitiers, hall de réception du Grand Hôtel de France, peinture murale.
1958 Bruxelles, Exposition Universelle et Internationale, peinture murale Le Christ accueillant les âmes au Paradis, pour l’église du Saint-Siège.
1982 Dijon, Direction Régionale des Télécommunications, peinture murale, tryptique.
1987 Dijon, vitraux et mobiliers liturgiques de l’église Saint-Joseph
Musée National d’Art Moderne (MNAM), Centre Georges Pompidou, Paris, France Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (MAM), Paris, France
Musée des Beaux-Arts de Dijon – Donation Granville, Dijon, France Musée Unterlinden, Colmar, France
Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot, France Musée de Grenoble, Grenoble, France
Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Dié-des-Vosges, France Centre National d’Art Contemporain (CNAC), France
Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) d’Ile-de-France, France
Galerie Nationale Dimitri Shevardnadze, Musée National de Géorgie, Tbilissi, Géorgie
Vera Pagava est une artiste peintre, graveur et dessinatrice géorgienne, rattachée à la Seconde École de Paris. Figurative à ses débuts sa peinture évolue au début des années 1960 et prend un chemin plus personnel et exigeant, qui l’amène à l’abstraction « vécue comme une nécessité » dit-elle, et « comme la recherche absolue de la transposition picturale de la lumière ».
« La peinture nous reflète, c’est un miroir miraculeux dans lequel le monde extérieur voit notre monde intérieur, le talent est le moyen de communication entre nous et la vie, les hommes, le ciel et la terre. » Vera Pagava, extrait d’une lettre à Roger Hilton, Montrouge, le 15 avril 1936.
Vera Pagava est née en 1907 à Tiflis, aujourd’hui Tbilissi, en Géorgie, au sein d’une famille de la noblesse libérale éclairée. Son père, Georges Pagava, est juriste et sa mère, Alexandra Naneichvili, est professeure de littérature. Son oncle, Guiorgui Naneichvili, est proche des artistes et des milieux intellectuels de la capitale tels que les peintres David Kakabadzé, Hélène Akhvlediani ou encore Lado Goudiachvili. Dans les années 1910, la Géorgie, alors au sein de l’Empire Russe, est un creuset culturel et politique bouillonnant où se mêlent, artistes, poètes et intellectuels d’avant-garde parmi lesquels Maiakowski ou les frères Kirill et Ilia « Iliazd » Zdanevitch. Enfant, Vera Pagava est très imprégnée par l’effervescence artistique et intellectuelle de ce monde prérévolutionnaire.
En 1919, la famille Pagava quitte la Géorgie en raison de l’état de santé du père. De 1920 à 1923, is vivent à Berlin et à Dresde, et sont très rapidement intégrés au sein de la communauté artistique et intellectuelle allemande. Pendant ce temps, la Géorgie est envahie par les troupes de l’Armée Rouge. Le gouvernement social-démocrate en place depuis l’Indépendance de la Géorgie proclamée en 1918, est contraint à l’exil en 1921. C’est alors toute une société, politique et intellectuelle, qui émigre à Paris avec l’espoir d’un retour prochain. En 1923, la famille Pagava rejoint la communauté géorgienne en exil en France et s’installe à Montrouge.
Dès son arrivée en France à l’âge de 16 ans, Vera entreprend une formation artistique, d’abord à l’école préparatoire des Arts Décoratifs, puis à l’école Arts et Publicité où elle s’initie aux techniques de la gravure sur bois et de la linogravure, et à l’atelier d’André Lhôte en 1929 où elle étudie le croquis.
En 1930, les Pagava emménagent au 2 Cité Rondelet à Montrouge, pavillon dans lequel elle vivra toute sa vie. La même année, un jeune géorgien en exil, Vano Enoukidzé, trouve à se loger chez les Pagava. Cette rencontre sera le début d’un compagnonnage fidèle et complice de toute une vie.
De 1932 à 1939, elle intègre l’Académie Ranson, au sein de l’atelier de Roger Bissière, sur les conseils de son ami, le peintre Nicolas Wacker et massier à l’Académie. Elle y étudie la peinture d’après modèle vivant et la fresque. Elle y rencontre ceux qui deviendront ses amis les plus fidèles ; parmi eux, Jean Bertholle, Maria Helena Vieira Da Silva, Arpad Szenes, Etienne Martin, Roger Hilton, Jean Le Moal, François Stahly, Elvire Jan, Charlotte Henschel et Guidette Carbonell. Le jeune critique d’art Jacques Lassaigne, à la recherche de jeunes talents, fréquente également l’Académie.
Elle réalise en 1936 et 1937 deux peintures murales pour des écoles du 20e arrondissement de Paris. En 1938 et 1939, elle participe aux expositions du groupe Témoignage initié par Marcel Michaud. Elle expose des tissus peints. Pendant toutes ces années, Vera travaille pour vivre en faisant du tricot et des impressions de tissus d’ameublement pour un drapier de Lyon.
Après la déclaration de la guerre, Vera Pagava souhaite apporter son aide, elle s’inscrit à l’école d’infirmières de la Croix Rouge et obtient son diplôme. Les années de guerre et d’Occupation sont particulièrement difficile pour Vera et sa famille. Alors que la majorité de ses amis artistes quittent la capitale, elle reste à Paris.
En 1943, elle fait la rencontre de Jeanne Bucher, galeriste visionnaire, qui sera une personnalité déterminante pour sa carrière. Celle-ci lui propose d’exposer ses peintures aux côtés de Dora Maar l’année suivante. Cette première exposition marque le début de la collaboration entre la galerie et l’artiste. Pagava y sera présentée régulièrement jusqu’en 1960.
Au cours de ces années, elle se lie avec un grand nombre d’artistes : Alberto Magnelli, Hans Reischel, Karl Longuet et Simone Boisecq ou encore Hans Arp et Sophie Taeuber-Arp.
Elle participe au Salon des Surindépendants à Paris en 1948 et 1949 ainsi qu’au Salon d’art français contemporain au Musée National de Stockholm, en Suède.
Jusqu’à la fin des années 1950, Vera Pagava peint principalement des natures mortes, des thèmes mythologiques et bibliques, des paysages et des villes figuratives.
Cette décennie est celle de la reconnaissance artistique. Elle fait des rencontres importantes comme Pierre et Kathleen Granville, collectionneurs et grands mécènes ainsi que Joseph Pichard qui lui ouvre les portes du Salon d’Art Sacré dès 1950 et auquel elle participera jusqu’en 1984. Elle participe également régulièrement aux Salons de Mai (1943, 1950-1955, 1967) et aux Réalités Nouvelles (de 1959 à 1985). Vera Pagava est exposée régulièrement en France, notamment chez Jeanne Bucher et à l’étranger, en Suède, au Danemark, en Allemagne, Italie, États-Unis (Yale University Gallery ; Meltzer Gallery à New York, Pittsburg…), en Suisse et en Norvège (exposition itinérante avec Vieira Da Silva et Janice Biala aux musées d’Oslo, Bergen et Trondheim).
En 1951, l’État fait la première acquisition d’une de ses œuvres, Nocturne, une nature morte. En 1955, elle peint sa première toile entièrement abstraite Le Carré Ivre, mais ne poursuivra ses recherches vers l’abstraction qu’une décennie plus tard.
En 1958, Vera Pagava reçoit une commande du comité français, pour le pavillon du Saint-Siège de l’Exposition Universelle de Bruxelles. Elle réalise une peinture sur bois monumentale, Le Christ recevant les âmes au Paradis destinée au fronton de l’église du Pavillon.
Au début des années 1960, Vera Pagava, se retrouve sans galerie pour la représenter. Elle travaille seule, soutenue par ses amis peintres et sculpteurs, et par Jacques Lassaigne, Pierre et Kathleen Granville et Joseph Pichard. C’est à cette époque que sa peinture se libère et évolue vers l’abstraction, dans laquelle elle trouve une véritable liberté.
Elle réalise entre 1962-63 et 1967 une série d’aquarelles évanescentes non-figuratives. En 1966, elle représente la France à l’occasion de la 33e Biennale de Venise. Une salle du pavillon français est consacrée à ses aquarelles.
A partir de 1965 (et jusqu’en 1988), Pagava participe régulièrement au Salon de Montrouge.
En 1968, la première exposition rétrospective de son œuvre est organisée au Château de Ratilly dans l’Yonne.
En 1970, elle fait la rencontre du poète et éditeur Pierre Lecuire et de son épouse la poète Mila Gagarine, avec lesquels elle se lie d’amitié. Ils collaborent ensemble à la publication de nombreux livres (Le Livre des livres, 1974 ; Pasargades, 1977 ; Poèmes métaphysiques, 1979 ; Âme Une, 1981) pour lesquels Pagava réalise des gravures sur bois et pointes sèches.
En 1971, Vera Pagava se voit proposer par Thamar Tsouladzé-Taly, compatriote et amie depuis le début de leur exil, de participer à l’aventure d’une nouvelle galerie de peinture contemporaine. La galerie est appelée Darial, du nom du seul col franchissable des montagnes du Caucase, entre la Russie et la Géorgie. En 1972, une exposition des peintures récentes de Pagava fait l’ouverture de la galerie. A ses côtés, la galerie présente des artistes contemporains internationaux et devient l’un des lieux de rassemblement de La Spirale, une association d’artistes femmes fondée par Charlotte Calmis. En 1978, Vera Pagava, Aline Gagnaire et Charlotte Calmis sont l’objet d’une série de portraits documentaires « Point d’émergence », dédiée aux femmes artistes, réalisés par la vidéaste féministe Carole Roussopoulos et de l’historienne d’art Marie-Jo Bonnet.
En 1975, le musée d’art moderne de la ville de Paris acquiert une nouvelle œuvre, une « bataille », La Bataille de Troie (1947).
En 1979, le peintre Vano, son compagnon de toujours, s’éteint après une longue maladie.
En 1980, Serge Lemoine, alors directeur de la DRAC de Bourgogne, commande à six artistes une œuvre pour le bâtiment des Télécoms de Dijon. Aux côtés de Pierre Soulages, Shirley Jaffe, François
Morellet, Anne Beothy et Hubert Munier, Vera Pagava peint un triptyque abstrait. Affaiblit physiquement, elle est aidée d’amis artistes et travaille dans l’atelier de la sculptrice Alicia Penalba. En 1982 et 1983, les musées de Dijon, Beauvais, Reims, Troyes, Montrouge lui consacrent une exposition rétrospective itinérante : Un Parcours de 1932 à 1982.
En 1986, à la demande de l’Abbé Louis Ladey, Vera Pagava créée les vitraux et le mobilier liturgique pour l’église Saint-Joseph de Dijon. Cette commande sera la dernière de sa vie. Elle s’éteint en mars 1988, à l’âge de 81 ans.
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