Photo de présentation de VERA PAGAVA

ARTISTE

VERA PAGAVA

« L’ESSENTIEL POUR MOI EST D’EXPRIMER LA LUMIÈRE ET L’ESPACE » DANS SON CORPUS ABSTRAIT, LA LUMIÈRE SEMBLE NAÎTRE DES PROFONDEURS DE LA TOILE SUR LAQUELLE ÉVOLUENT DES FORMES VAPOREUSES, COMME EN SUSPENSION.

Véra Pagava, (1907 Tiflis, (Tbilissi, Géorgie) – Paris 1988). Véra Pagava se forme auprès de Roger Bissière durant les années 30 à l’académie Ranson. Elle développe d’abord un langage post-cubiste, articulant ses sujets dans une atmosphère onirique. Cette dimension métaphysique la conduit en 1960 à abandonner la figuration pour un monde de formes abstraites, crées par la couleur et la lumière : triangles, cercles, parallélépipèdes des masses éthérées semblent alors en apesanteur dans l’espace de ses toiles et invitent au recueillement et à la spiritualité©.

Hanna Alkema citée pour Aware à l’occasion de l’édition Art Paris 2019

ŒUVRES

TROIS FORMES, 1964

Huile sur toile

81 x 100 cm

RIVAGE, 1968

Huile sur toile

26 x 73 cm

AUBE, 1965

Huile sur toile, Reproduite p. 118 dans Véra Pagava, vers l’indicible, Édition Area, 2010

54 x 65 cm

INSTALLATION MARTA PAN & VERA PAGAVA, ART PARIS 2019

DESSIN MINE GRAPHITE SUR PAPIER

24 X 31 CM

Expositions

Vera Pagava, Tbilissi, Galerie Nationale Dimitri Shevardnadze

15 septembre – 12 novembre 2012
MUSEE NAYIONAL DE GEORGIE TBILISSI

La vraie vie est ailleurs ! Artistes femmes autour de Marta Pan

27 juin 2019 – 5 janvier 2020
MUSEE DES BEAUX-ARTS DE BREST

ELLES ONT FAIT L’ABSTRACTION

5 mai – 23 août 2021
CENTRE POMPIDOU PARIS

Femmes années 50 AU FIL DE L’ABSTRACTION

14/12/2019 – 10/05/2020
MUSEE SOULAGES RODEZ

CREATRICES L’EMANCIPATION PAR L’ART

28 juin – 26 septembre 2020
MUSEE DES BEAUX-ARTS DE RENNES

DU FAUVISME AU SURREALISME ES CURATEURS DU MAM DE PARIS

22 octobre 2021 – 27 février 2022
Guggenheim Bilbao

Actualités

Véra Pagava au Centre Pompidou Malaga

1er Décembre 2024 – 28 Mars 2025
CENTRE POMPIDOU MALAGA

Vera Pagava: A Miraculous Mirror

ELENE ABASHIDZE
MOMA

VERA PAGAVA AU MUSÉE PICASSO ANTIBES

LA COLLECTION. Nouvelles acquisitions 2013 – 2023

Biographie

Photo portrait noir et blanc pour la biographie de VERA PAGAVA

BIOGRAPHIE

VERA PAGAVA

LA PRÉSENTATION DE LA GALERIE POUR ART PARIS FAISAIT DIALOGUER LES OEUVRES DE VÉRA PAGAVA AVEC LES SCULPTURES ET DESSINS DE MARTA PAN. « UN MÊME GOÙT POUR L’ÉPURE, LES FORMES OVOÏDES ET CIRCULAIRES NOUS ENTRAÎNENT DANS LINTIMITÉ DE LA MATIÈRE. LEURS RECHERCHES FORMELLES SONT, POUR CITER BACHELARD, AU SERVICE D’UNE POÉTIQUE DE L’ESPACEVÉRA PAGAVA, PEINTRE DE L’AIR, MARTA PAN SCULPTEUR DE L’EAU MAIS AUSSI DE L’AIR QUI ENTRE ET CIRCULE DANS SES FORMES ÉVIDÉES. UN ESPACE COMMUN AUX DEUX ARTISTES, VIBRANT, DE MÉDITATION, DE CIRCULATION ET D’ÉQUILIBRE.

Véra Pagava      AC/VP  Association Culturelle Véra Pagava

Tiflis, Géorgie, 1907 – Ivry-sur-Seine, France, 1988

1923 – S’inscrit à L’école des Arts Décoratifs et à l’école Art et Publicité 1929 – Fréquente l’atelier André Lhôte

1932-38 – Intègre l’Académie Ranson, au sein de l’atelier de Roger Bissière 1939 – Obtient un diplôme d’infirmière pour soigner les blessés de guerre

Véra Pagava Expositions

2022
Fontevraud-L’Abbaye, 12 – 30 août 2022

La Rivière au fil de l’art, Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot,
Group show,  8 juillet – 27 novembre 2022

Solo Woman Artist Project, Vera Pagava, Arco / Galerie Poggi (Paris), Madrid, 23 – 27 février 2022

From Fauvism to Surrealism. Masterpieces from the Musée d’Art Moderne de Paris. Curators: Fabrice Hergott in collaboration with Hélène Leroy, curator of the Musée d’Art Moderne de Paris,  Geaninne Gutiérrez-Guimarães, curator of the Guggenheim Museum in Bilbao. Musée Guggenheim Bilbao, Espagne, 11 février – 22 mai 2022.

2021 – 2022
Guggenheim BilbaoDu fauvisme au surréalisme, chefs d’oeuvre des Curateurs du Musée d’Art Moderne de Paris, Fabrice Hergott, Hélène Leroy et Geaninne  Gutiérrez-Guimaraes, group show., 22 octobre 2021 – 27 février 2022

2021
Montparnasse, artistes femmes, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou, 12.07.2021 — 03.10.2021

Art Paris, Véra Pagava, Tonia Nneji,Soly Cissé, Wole Lagunju, Galerie Marion Chauvy, 9 – 12 septembre 2021

Elles ont fait l’abstraction, Centre Pompidou, 5 mai – 23 août 2021  et Guggenheim Bilbao, 22 octobre 2021 – 27 février 2022

2019 – 2020
Contemporary Istanbul (International Art Fair) / E. A. Shared Space (12/09 15/09) : A for Archaic, Abstract and Archetypal. Sophio Medoidze, Nino Sekhniashvili, Vera Pagava.

Frieze New York / Kornfeld Gallery (Berlin) : Vera Pagava – Section Spotlight, commissariat : Laura Hoptman

Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne, MAMC, (20/11/2019 – 3/01/2021) : Maurice Allemand ou comment l’art moderne vint à Saint-Etienne (1947 – 1966). Commissariat : Cécile Bargues

Musée Soulages, Rodez (14/12/2019 – 10/05/2020), Femmes années 50. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture. Benoit Decron et Daniel Ségala

Musée des Beauxarts, Brest (27/06 05/01/2020) : La vraie vie est ailleurs ! Artistes femmes autour de Marta Pan : Simone Boisecq, Charlotte Calmis, Juana Muller, Vera Pagava, Judit Reigl. Commissaire : Marie-Jo Bonnet

Musée des Beaux-arts, Rennes (28/06 – 29/09) : Créatrices, l’émancipation par l’art. Commissaire : Marie-Jo Bonnet

Galerie Jeanne Bucher Jaeger (23/05 – 20/07) : Compagnons de route

Chardin Gallery, Tbilissi, Géorgie (17/05 – 19/05) : Tbilisi Art Fair (TAF) Seconde édition

 Galerie Chauvy, Paris (8-27 avril) : Marta Pan / Vera Pagava

Art Paris / Galerie Chauvy, Grand Palais, Paris (4-7 avril), Vera Pagava, Marta Pan et Soly Cissé

2017 – 2018
Muséum National d’Histoire Naturelle, Grande Galerie de l’Évolution, Paris : Météorites, entre ciel et terre

FIAC / Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris : Le féminin demeure

Art Paris / Galerie Chauvy, Grand Palais

2016
Vera Pagava, Corps célestes, Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Galerie Le Minotaure et Galerie Alain Le Gaillard, Paris, France, Commissariat : Mattieu Poirier

Maison des Arts, Antony : Autour de Juana Muller, sculptrices et peintres à Paris, 1940-1960

Palais Présidentiel de Géorgie, Tbilissi (Géorgie) : As a matal yarn
Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris : Question de peinture : des années 40 à nos jours

2015
Galerie Chauvy, Paris Prisme, Couleur, Lumière : Paul Jenkins, Marcel Barbeau, Vera Pagava, 

Galerie Gimpel & Muller, Paris :  Denise Lioté et Véra Pagava 

Salon Paris Beaux-arts, Galerie Chauvy, Paris

Libertépeinture et paysage, Musée Valcreuse, Eguzon et la Galerie Chauvy, Paris

2014
Musée de Gajac, Villeneuve sur Lot, Galerie Jeanne Bucher : Parcours et mémoire d’une passion de l’art

Galerie Chauvy, Paris, Regards croisés, goup show

2013 
Musée des Beaux Arts de Saint-Lô, Saint-Lô, De l’impressionnisme à l’abstraction,

Galerie Artemper, Paris,Venues d’ailleurs, 1945-1970

Théâtre National de la colline, Paris : Premier mouvement, John Frum, Romain Bernini, Collection FRAC

2012
Vera Pagava, Tbilissi, Musée National de Géorgie, National Gallery Dimitri Chevardnadze, Tbilissi, Géorgie,

Bibliothèque jeunesse crimée (FRAC), Paris, Exposition à la bibliothèque jeunesse crimée

2011-2012
Vera Pagava et Nicolas Wacker, dessins et modèlesGalerie Chauvy, Paris,

2011
Peintres ukrainien et géorgien de l’Ecole de Paris, Vera Pagava et Nicolas Wacker
Opéra de Dijon, Dijon,Abstraction : 7 oeuvres de la collection  d’art contemporain, Dijon

Palais du Roi de Rome, Rambouillet,L’Académie Ranson, 1930-1940

Galerie Chauvy, Paris, De l’Académie Ranson au Salon de Mai, 1930 – 1960

Espace culturel Les Dominicaines, Pont L’Evêque :  L’Art selon elles, Un regard sur les femmes artistes de 1850 à nos jours.

2009
La Géorgie au château de Saint-Auvent, Château de Saint-Auvent,  XIIIème Rencontres d’art contemporain.

2008
Paris  Montparnasse, Tbilissi.  Hélène Akhvlédiani et Véra Pagava leurs années parisiennes, Musée du Montparnasse, Paris

2005 – Galerie Bernard Bouche, Paris, France : Vera Pagava, 1907-1988

2001 – Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Dié-des-Vosges, France : Vera Pagava

1996 – Vera Pagava chez Vieira da Silva et Arpad Szenes, Hyèvre-le-Chatel, France 1988 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures et aquarelles

1987 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures et dessins

1987 – Musée de Pontoise, Pontoise, France : Vera Pagava née en 1907, peintures., Commissariat : Eda Maillet

1986 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, Guerre et Paix

1986 – Galerie Gummersons, Stockholm, Suède : Vera Pagava

1984 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures, aquarelles et dessins

1982 – 1983 – Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée Départemental de l’Oise, Beauvais, Musée Saint-Denis, Reims, Musée des Beaux- Arts de Troyes, Salon de Montrouge, France : Vera Pagava, parcours d’un peintre, 32 – 82

1983 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava

1982 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava

1981 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, paysages et natures mortes 1980 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures récentes

1978 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, aquarelles

1976 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava, peintures

1972 – Galerie Darial, Paris, France : Vera Pagava peintures, Exposition inaugurale

1972 – Galerie Scribe, Montauban, France : Vera Pagava, dessins, peintures

1970 – Galerie Jacob, Paris, France : Vera Pagava, dessins

1968 – Château de Ratilly, Yonne, France : Vera Pagava

1966 – 33e Biennale de Venise, Pavillon français, Venise, Italie. Une salle est consacrée aux aquarelles de Vera Pagava. Commissariat : Jacques Lassaigne 1965 – Chez Pierre et Kathleen Granville, Paris, France : Sous les toits de Paris

1963 – Chez Pierre et Kathleen Granville, Paris, France : Sous les toits de Paris, Exposition d’aquarelles de Vera Pagava

1960 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Vera Pagava

1959 – Galerie Meltzer, New-York, Etats-Unis : Paintings Vera Pagava

1958 – Exposition Universelle de Bruxelles, Pavillon du Saint-Siège, Belgique 1957 – Libraire du Grand Chêne, Lausanne, Suisse : Petits formats

1955 – Galerie Parnass, Wuppertal, Germany : Vera Pagava

1954 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Les oeuvres récentes de Vera Pagava

1953 – Galerie La Licorne, Bruxelles, Belgique : Vera Pagava, peintures, dessins

1951 – Galerie Jeanne Bucher, Paris, France : Les peintures de Vera Pagava

Commandes

1936 Ville de Paris, École de la rue de l’Ave-Maria, peinture murale.

1937 Ville de Paris, École de la rue de Ménilmontant, peinture murale.

1950 Poitiers, hall de réception du Grand Hôtel de France, peinture murale.

1958 Bruxelles, Exposition Universelle et Internationale, peinture murale Le Christ accueillant les âmes au Paradis, pour l’église du Saint-Siège.

1982 Dijon, Direction Régionale des Télécommunications, peinture murale, tryptique.

1987 Dijon, vitraux et mobiliers liturgiques de l’église Saint-Joseph

Musées et collections publiques

Musée National d’Art Moderne (MNAM), Centre Georges Pompidou, Paris, France Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (MAM), Paris, France

Musée des Beaux-Arts de Dijon – Donation Granville, Dijon, France Musée Unterlinden, Colmar, France

Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot, France Musée de Grenoble, Grenoble, France

Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Dié-des-Vosges, France Centre National d’Art Contemporain (CNAC), France

Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) d’Ile-de-France, France

Galerie Nationale Dimitri Shevardnadze, Musée National de Géorgie, Tbilissi, Géorgie

Biographie

Vera Pagava est une artiste peintre, graveur et dessinatrice géorgienne, rattachée à la Seconde École de Paris. Figurative à ses débuts sa peinture évolue au début des années 1960 et prend un chemin plus personnel et exigeant, qui l’amène à l’abstraction « vécue comme une nécessité » dit-elle, et « comme la recherche absolue de la transposition picturale de la lumière ».

« La peinture nous reflète, c’est un miroir miraculeux dans lequel le monde extérieur voit notre monde intérieur, le talent est le moyen de communication entre nous et la vie, les hommes, le ciel et la terre. » Vera Pagava, extrait d’une lettre à Roger Hilton, Montrouge, le 15 avril 1936.

Enfance

Vera Pagava est née en 1907 à Tiflis, aujourd’hui Tbilissi, en Géorgie, au sein d’une famille de la noblesse libérale éclairée. Son père, Georges Pagava, est juriste et sa mère, Alexandra Naneichvili, est professeure de littérature. Son oncle, Guiorgui Naneichvili, est proche des artistes et des milieux intellectuels de la capitale tels que les peintres David Kakabadzé, Hélène Akhvlediani ou encore Lado Goudiachvili. Dans les années 1910, la Géorgie, alors au sein de l’Empire Russe, est un creuset culturel et politique bouillonnant où se mêlent, artistes, poètes et intellectuels d’avant-garde parmi lesquels Maiakowski ou les frères Kirill et Ilia « Iliazd » Zdanevitch. Enfant, Vera Pagava est très imprégnée par l’effervescence artistique et intellectuelle de ce monde prérévolutionnaire.

En 1919, la famille Pagava quitte la Géorgie en raison de l’état de santé du père. De 1920 à 1923, is vivent à Berlin et à Dresde, et sont très rapidement intégrés au sein de la communauté artistique et intellectuelle allemande. Pendant ce temps, la Géorgie est envahie par les troupes de l’Armée Rouge. Le gouvernement social-démocrate en place depuis l’Indépendance de la Géorgie proclamée en 1918, est contraint à l’exil en 1921. C’est alors toute une société, politique et intellectuelle, qui émigre à Paris avec l’espoir d’un retour prochain. En 1923, la famille Pagava rejoint la communauté géorgienne en exil en France et s’installe à Montrouge.

Années d’apprentissage – années 1920-1930

Dès son arrivée en France à l’âge de 16 ans, Vera entreprend une formation artistique, d’abord à l’école préparatoire des Arts Décoratifs, puis à l’école Arts et Publicité où elle s’initie aux techniques de la gravure sur bois et de la linogravure, et à l’atelier d’André Lhôte en 1929 où elle étudie le croquis.

En 1930, les Pagava emménagent au 2 Cité Rondelet à Montrouge, pavillon dans lequel elle vivra toute sa vie. La même année, un jeune géorgien en exil, Vano Enoukidzé, trouve à se loger chez les Pagava. Cette rencontre sera le début d’un compagnonnage fidèle et complice de toute une vie.

De 1932 à 1939, elle intègre l’Académie Ranson, au sein de l’atelier de Roger Bissière, sur les conseils de son ami, le peintre Nicolas Wacker et massier à l’Académie. Elle y étudie la peinture d’après modèle vivant et la fresque. Elle y rencontre ceux qui deviendront ses amis les plus fidèles ; parmi eux, Jean Bertholle, Maria Helena Vieira Da Silva, Arpad Szenes, Etienne Martin, Roger Hilton, Jean Le Moal, François Stahly, Elvire Jan, Charlotte Henschel et Guidette Carbonell. Le jeune critique d’art Jacques Lassaigne, à la recherche de jeunes talents, fréquente également l’Académie.

Elle réalise en 1936 et 1937 deux peintures murales pour des écoles du 20e arrondissement de Paris. En 1938 et 1939, elle participe aux expositions du groupe Témoignage initié par Marcel Michaud. Elle expose des tissus peints. Pendant toutes ces années, Vera travaille pour vivre en faisant du tricot et des impressions de tissus d’ameublement pour un drapier de Lyon.

Années 1940

Après la déclaration de la guerre, Vera Pagava souhaite apporter son aide, elle s’inscrit à l’école d’infirmières de la Croix Rouge et obtient son diplôme. Les années de guerre et d’Occupation sont particulièrement difficile pour Vera et sa famille. Alors que la majorité de ses amis artistes quittent la capitale, elle reste à Paris.

En 1943, elle fait la rencontre de Jeanne Bucher, galeriste visionnaire, qui sera une personnalité déterminante pour sa carrière. Celle-ci lui propose d’exposer ses peintures aux côtés de Dora Maar l’année suivante. Cette première exposition marque le début de la collaboration entre la galerie et l’artiste. Pagava y sera présentée régulièrement jusqu’en 1960.

Au cours de ces années, elle se lie avec un grand nombre d’artistes : Alberto Magnelli, Hans Reischel, Karl Longuet et Simone Boisecq ou encore Hans Arp et Sophie Taeuber-Arp.

Elle participe au Salon des Surindépendants à Paris en 1948 et 1949 ainsi qu’au Salon d’art français contemporain au Musée National de Stockholm, en Suède.

Jusqu’à la fin des années 1950, Vera Pagava peint principalement des natures mortes, des thèmes mythologiques et bibliques, des paysages et des villes figuratives.

Années 1950

Cette décennie est celle de la reconnaissance artistique. Elle fait des rencontres importantes comme Pierre et Kathleen Granville, collectionneurs et grands mécènes ainsi que Joseph Pichard qui lui ouvre les portes du Salon d’Art Sacré dès 1950 et auquel elle participera jusqu’en 1984. Elle participe également régulièrement aux Salons de Mai (1943, 1950-1955, 1967) et aux Réalités Nouvelles (de 1959 à 1985). Vera Pagava est exposée régulièrement en France, notamment chez Jeanne Bucher et à l’étranger, en Suède, au Danemark, en Allemagne, Italie, États-Unis (Yale University Gallery ; Meltzer Gallery à New York, Pittsburg…), en Suisse et en Norvège (exposition itinérante avec Vieira Da Silva et Janice Biala aux musées d’Oslo, Bergen et Trondheim).

En 1951, l’État fait la première acquisition d’une de ses œuvres, Nocturne, une nature morte. En 1955, elle peint sa première toile entièrement abstraite Le Carré Ivre, mais ne poursuivra ses recherches vers l’abstraction qu’une décennie plus tard.

En 1958, Vera Pagava reçoit une commande du comité français, pour le pavillon du Saint-Siège de l’Exposition Universelle de Bruxelles. Elle réalise une peinture sur bois monumentale, Le Christ recevant les âmes au Paradis destinée au fronton de l’église du Pavillon.

Années 1960

Au début des années 1960, Vera Pagava, se retrouve sans galerie pour la représenter. Elle travaille seule, soutenue par ses amis peintres et sculpteurs, et par Jacques Lassaigne, Pierre et Kathleen Granville et Joseph Pichard. C’est à cette époque que sa peinture se libère et évolue vers l’abstraction, dans laquelle elle trouve une véritable liberté.

Elle réalise entre 1962-63 et 1967 une série d’aquarelles évanescentes non-figuratives. En 1966, elle représente la France à l’occasion de la 33e Biennale de Venise. Une salle du pavillon français est consacrée à ses aquarelles.

A partir de 1965 (et jusqu’en 1988), Pagava participe régulièrement au Salon de Montrouge.

En 1968, la première exposition rétrospective de son œuvre est organisée au Château de Ratilly dans l’Yonne.

Années 1970

En 1970, elle fait la rencontre du poète et éditeur Pierre Lecuire et de son épouse la poète Mila Gagarine, avec lesquels elle se lie d’amitié. Ils collaborent ensemble à la publication de nombreux livres (Le Livre des livres, 1974 ; Pasargades, 1977 ; Poèmes métaphysiques, 1979 ; Âme Une, 1981) pour lesquels Pagava réalise des gravures sur bois et pointes sèches.

En 1971, Vera Pagava se voit proposer par Thamar Tsouladzé-Taly, compatriote et amie depuis le début de leur exil, de participer à l’aventure d’une nouvelle galerie de peinture contemporaine. La galerie est appelée Darial, du nom du seul col franchissable des montagnes du Caucase, entre la Russie et la Géorgie. En 1972, une exposition des peintures récentes de Pagava fait l’ouverture de la galerie. A ses côtés, la galerie présente des artistes contemporains internationaux et devient l’un des lieux de rassemblement de La Spirale, une association d’artistes femmes fondée par Charlotte Calmis. En 1978, Vera Pagava, Aline Gagnaire et Charlotte Calmis sont l’objet d’une série de portraits documentaires « Point d’émergence », dédiée aux femmes artistes, réalisés par la vidéaste féministe Carole Roussopoulos et de l’historienne d’art Marie-Jo Bonnet.

En 1975, le musée d’art moderne de la ville de Paris acquiert une nouvelle œuvre, une « bataille », La Bataille de Troie (1947).

En 1979, le peintre Vano, son compagnon de toujours, s’éteint après une longue maladie.

Années 1980

En 1980, Serge Lemoine, alors directeur de la DRAC de Bourgogne, commande à six artistes une œuvre pour le bâtiment des Télécoms de Dijon. Aux côtés de Pierre Soulages, Shirley Jaffe, François

Morellet, Anne Beothy et Hubert Munier, Vera Pagava peint un triptyque abstrait. Affaiblit physiquement, elle est aidée d’amis artistes et travaille dans l’atelier de la sculptrice Alicia Penalba. En 1982 et 1983, les musées de Dijon, Beauvais, Reims, Troyes, Montrouge lui consacrent une exposition rétrospective itinérante : Un Parcours de 1932 à 1982.

En 1986, à la demande de l’Abbé Louis Ladey, Vera Pagava créée les vitraux et le mobilier liturgique pour l’église Saint-Joseph de Dijon. Cette commande sera la dernière de sa vie. Elle s’éteint en mars 1988, à l’âge de 81 ans.

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