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L’exposition réunit trois artistes qui interrogent le rôle de la matérialité dans leurs pratiques, au sein de leur patrimoine et de leur environnement.
À travers l’exploration de matériaux naturels et de savoir-faire ancestraux, ces artistes façonnent une réflexion sur la transmission culturelle et l’interconnexion entre art, artisanat et écologie dans un contexte de transformations sociétales et économiques inhérentes à la globalisation.
Le sari comme support de résilience face aux bouleversements environnementaux
L’artiste américano-bangladaise Monica Jahan Bose présentera ses œuvres sur papier ainsi que ses emblématiques saris, issus de son projet Storytelling with Saris, initié en 2012.
Ses peintures, œuvres sur papier et saris tissent un lien entre Washington D.C., où elle réside, et le village de pêcheurs de Barobaishdia, au Bangladesh, d’où est originaire sa famille maternelle. Son travail intègre des éléments multilingues et des actions en faveur de l’alphabétisation des femmes bangladaises.
Bose revitalise le kantha, une broderie traditionnelle bengalie, en collaborant avec des villageoises et des artisans du monde entier. Elle conçoit des blocs de bois artisanaux pour imprimer à la main des saris en coton, qu’elle enrichit de peintures et d’inscriptions en bengali sur le changement climatique. Exposés et utilisés dans des performances, certains saris sont ensuite portés par les femmes du village de Katakhali avant d’être transformés. Une fois usés, ils sont découpés, superposés – ce qui leur confère texture et densité – puis sublimés par une broderie à la main réalisée par Bose et les femmes du village.
Cette relecture contemporaine de la broderie kantha, autrefois pratiquée par les femmes du Bengale pour recycler des saris usagés, donne naissance à des œuvres d’art porteuses de mémoire et de résilience.
Les peintures, les saris et les archives de l’artiste ont été acquis par le Smithsonian Anacostia Community Museum, à Washington DC. Ils mettent en lumière la résilience des communautés à travers la préservation des pratiques culturelles et des récits collectifs.
Sheila Fuseini utilise des chutes de cuir, issues de meubles ou de sacs, assemblés sur tulle ou sur panneau. Cette approche confère à sa peinture un sens de la matérialité qui donne au spectateur une expérience tactile, ouvrant sur de nouvelles interprétations de son travail.
Les dernières œuvres sont inspirées par les inondations en juillet 2024 au Ghana, provoquées par le débordement des barrages d’Akosombo et de Kpong sur le fleuve Volta. L’inondation des villages voisins fut suivie d’une pénurie temporaire d’eau.
À travers l’usage du pochoir, Joào Alexandrino-JAS, revisite le textile crocheté, une expression artistique emblématique de son pays, le Portugal, soulignant les liens entre art, artisanat et mémoire collective. En s’inspirant d’une technique artisanale dans une pratique contemporaine, Jas interroge la persistance et la transformation des traditions culturelles à travers le temps.
L’artiste explore la matérialité à travers les contrastes crées par le relief d’une peinture à l’huile appliquée directement au tube et la planéité de l’acrylique pulvérisée en fines couches sur le papier brun.
Through their exploration of natural materials and ancestral know-how, these artists reflect on cultural transmission and the interconnection between art, craft and ecology in the context of the societal and economic transformations inherent in globalisation.
The Sari as a Medium of Resilience in the Face of Environmental Upheaval
American-Bangladeshi artist Monica Jahan Bose will present her works on paper alongside her signature saris from the Storytelling with Saris project, which she launched in 2012.
Her paintings, works on paper, and saris create a connection between Washington, D.C., where she resides, and the fishing village of Barobaishdia, Bangladesh, where her maternal family originates. Her work incorporates multilingual elements and initiatives supporting women’s literacy in Bangladesh.
Bose revitalizes kantha, a traditional Bengali embroidery technique, through collaborations with village women and artisans from around the world. She designs handmade wooden blocks to print cotton saris by hand, enriching them with paintings and Bengali inscriptions about climate change. These saris are exhibited and used in performances before some are worn as garments by the women of Katakhali Village. Once worn out, the saris are cut, layered, and textured, then further enhanced with intricate hand embroidery by Bose and the village women.
This contemporary reinterpretation of kantha—originally practiced by Bengali women to recycle old saris—transforms textile traditions into meaningful works of art, imbued with memory and resilience.
Storytelling with Saris, ongoing initiative has gained international recognition, featuring in numerous publications and broadcast media. The artist’s paintings, saris and archives were acquired by the Smithsonian Anacostia Community Museum, Washington DC. They highlights the resilience of communities through the preservation of cultural practices and collective storytelling.
Ghanaian artist Sheila Fuseini explores materiality through her use of repurposed leather scraps from furniture and bags, which she assembles on tulle or panel. Her approach gives her work a sense of materiality that gives the viewer a tactile experience, opening up new interpretations of his work.
Her latest series responds to the devastating floods in Ghana in July 2024, caused by the overflow of the Akosombo and Kpong dams on the Volta River. These floods displaced entire villages and led, at the same time, to a temporary water shortage, underscoring the paradoxes of environmental crises : excess and shortages.
João Alexandrino-JAS uses stencils to reinterpret crocheted textiles, a traditional Portuguese craft, highlighting the connections between art, craftsmanship, and collective memory. By incorporating this technique into his contemporary practice, he explores how cultural traditions endure and evolve over time.
JAS, working in Portugal during the pandemic, explored themes of solitude and fragmented communication in his « Faces » series. Using stencils, he reinterpreted crocheted textiles, drawing connections between craftsmanship, collective memory, and personal distance
Black lines created from oil paint applied directly from a tube create a high relief, contrasting with the flatness and transparency of acrylic sprayed in thin layers on brown paper revealing textile crochet patterns.
Through their respective artistic practices, Monica Jahan Bose, Sheila Fuseini and JAS address environmental upheavals, using textiles, collage or stencil as mediums of resilience and social commentary. Their works bring attention to both cultural preservation and the vulnerabilities of communities affected by global warming and climate disruption.
À travers leurs pratiques artistiques respectives, Monica Jahan Bose, Sheila Fuseini et JAS abordent les bouleversements environnementaux en utilisant le textile, le collage ou le pochoir comme moyens de résilience et de commentaire social. Leurs œuvres attirent l’attention sur la préservation de la culture et sur les vulnérabilités des communautés touchées par le réchauffement de la planète et le dérèglement climatique.
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